Témoignage d’histoire de deuil, par Amélie
Amélie a accepté de répondre à nos questions sur son histoire de deuil, et nous l’en remercions grandement! Son histoire est touchante. Partage-nous la tienne en nous écrivant en MP sur notre compte Instagram @ressort.eu.
Place au partage d’histoire de deuil d’Amélie.
1. Quel deuil vis-tu aujourd’hui et comment te sens-tu en cet été 2025?
Aujourd’hui, je vis plusieurs deuils: celui de mes grands parents, plus ou moins récents, celui de mon neveu et de mon frère il y 10 et 11 ans.
Je me sens bien aujourd’hui, posée.
J’ai toujours ma balafre, mes balafres, mais j’ai accepté, au fur et à mesure des années, à accueillir mes émotions et à traverser mes deuils.
Je connais mes ressources extérieures et intérieures pour affronter la perte.
Dire que cela a été simple serait vraiment mentir – en réalité, je me suis pris des chocs en plein fouet et j’ai été obligée d’apprendre au cœur de la tempête à me débrouiller!
2. Quels sont les choses ou les souvenirs qui t’apportent le plus de réconfort en pensant à ton proche parti trop tôt?
Je n’ai pas connu mon neveu qui est mort quelques jours après sa naissance mais j’en parle avec ma sœur – sa maman – de temps en temps. Ce n’est pas un tabou dans la famille et on ne craint pas les larmes.
Mon petit frère était solaire et engagé – il avait beaucoup d’audace et une manière bien à lui de vivre sa vie, avec culot, mais toujours dans le respect des autres. Il aimait rire, tout en étant réfléchi. J’ai gardé cela de lui et j’ai fait mienne son culot et son audace.
3. Y-a-t-il des personnes, des activités ou des pratiques qui t’ont particulièrement aidé à traverser cette période?
J’ai été accompagnée pour traverser cette épreuve thérapeutiquement.
A côté de cela, la musique, la peinture, la contemplation m’ont aidé.
Créer quelque chose de beau avec d’autres, notamment en chantant, m’a aussi beaucoup apaisée.
Le bénévolat – avec un investissement ajusté à mes forces du moment – m’a permis de rester reliée et actrice de ma vie dans les périodes de fragilité.
4. Y-a-t-il des moments particuliers où tu sens encore la présence ou l’influence de la personne dans ta vie quotidienne?
Oui, car c’est mon métier d’accompagner la vulnérabilité et le deuil.
Il m’a fallu presque 10 ans pour oser professionnaliser mon expérience – mais cela me semblait plus juste pour moi et mes futurs clients d’être en paix avec ce deuil marquant que j’avais traversé.
Et j’ai eu des métiers passionnants aussi que j’avais envie d’explorer! Dominique est présent à travers pleins de choses mais je ne pense plus à lui tout le temps. J’ai surtout des pincements en cœur lors des évènements familiaux ou lorsque je pense aux futurs que je pourrais vivre.
Ceci dit, en ce moment, c’est particulier car je fais la promotion d’un livre où je raconte mon histoire – du coup, je parle de lui et de notre nouvelle relation très souvent!
5. Comment la perte que tu as vécue a-t-elle influencé ta vision de la vie ou de tes relations?
Il y a eu bon nombre de changements: c’est grâce à l’accompagnement thérapeutique et le coaching que j’en ai pris conscience.
J’ai beaucoup appris concernant ma relation aux autres et au monde – notamment la gestion de la souffrance, de la douleur, de cette solitude qui est plus un isolement qu’autre chose.
J’ai beaucoup pesté de me voir incomprise et en même temps j’ai pris conscience que bien peu de choses nous poussent à être compréhensifs, empathiques dans la société dans laquelle nous vivons.
Que le recul est nécessaire souvent, et la pédagogie, pour expliquer ce que l’on vit, aussi!
Merci beaucoup Amélie pour ce témoignage
L’histoire de deuil d’Amélie t’a touché?
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