Témoignage d’histoire de deuil, par Fanny

Fanny a accepté de répondre à nos questions sur son témoignage d’histoire de deuil, et nous l’en remercions grandement! Son histoire est émouvante. Partage-nous la tienne en nous écrivant en MP sur notre compte Instagram @ressort.eu.

Place au partage d’histoire de deuil de Fanny.

1. Quel deuil vis-tu aujourd’hui et comment te sens-tu en ce printemps 2025?

Je suis au début de mon premier deuil, celui de mon compagnon qui est mort soudainement il y a un peu moins de 4 mois… C’était hier, mais aussi, il y a une éternité! 

Tout se bouscule dans ma tête, tout est ambivalence et tout est avec un « mais »… 

Aujourd’hui, je ne peux pas dire que ça va, mais je suis confiante (la plupart du temps) qu’un jour ça ira. Je commence à appréhender le sens du mot deuil et ses hauts et ses bas et j’ai des moments un peu plus doux. 

Par contre, aujourd’hui c’est un peu particulier, la douleur et le manque sont plus présents. Je suis en train de vivre les dernières vacances qu’on avait réservé, mais seule. C’est dur mais j’en ai besoin comme une étape, un pèlerinage, une dernière fois… 

2. Quels sont les choses ou les souvenirs qui t’apportent le plus de réconfort en pensant à ton proche parti trop tôt?

Aujourd’hui je ne suis pas certaine que les souvenirs m’apportent beaucoup de réconfort. C’est souvent doux et amer… Mais je les note pour ne pas les oublier. 

Par contre, parler de mon amour, de Nico, ça me fait du bien.

J’aime découvrir des souvenirs qui ne sont pas les nôtres, mais ces moments sont rares. Personne ne se lance, personne n’ose…

J’aimerais dire aux gens qui nous entourent qu’on pense toujours à nos amours, n’ayez pas peur, on a besoin que vous nous en parliez! A votre place je serais comme vous, mais on a besoin de votre courage car on n’en a pas toujours la force. Oui, ça nous fera parfois pleurer mais on n’est plus à ça près, on a besoin que vous nous créiez cet espace de discussion. (Et si finalement, à ce moment-là, on ne veut pas en parler, vous le verrez à notre tête)!

3. Y-a-t-il des personnes, des activités ou des pratiques qui t’ont particulièrement aidé à traverser cette période?

Sa famille et ses amis. On traverse la même épreuve et ça me fait du bien d’être proche de ceux qui étaient proches de lui. Et, de façon aussi un peu égoïste (même si, évidemment, ce n’est pas ce que je leur souhaite, loin de là…) ça me fait du bien de savoir que c’est dur pour eux aussi.

Ma famille et mes amis, même si je sens que c’est un parcours que je dois suivre sans eux.

Une amie qui à traversée la même situation mais il y a 5 ans, ça me permet d’avoir du recul sur la situation.

Me faire suivre, très important ça! Pour comprendre, me rassurer et laisser sortir cette tristesse, culpabilité, et j’en passe… 

Ce qui m’aide aussi, c’est d’avoir pu reprendre le travail en temps partiel thérapeutique, ça permet de reprendre le cours de sa vie (de ce qu’il en reste) mais à son rythme, sans se plonger dans le travail pour  autant.
Je ne suis pas certaine que mon médecin me l’aurait proposé si je n’avais pas demandé, alors si ce compromis peut vous convenir, je ne peux que vous inciter à le demander!

Niveau expression c’est la linogravure qui m’aide, ça me permet de rester focus sans trop réfléchir, mais en même temps Nico est partout dans ce que je dessine.

Et bien sûr, et le plus important, lui parler (avec en bonus porter ses t-shirts et son parfum).

4. Y-a-t-il des moments particuliers où tu sens encore la présence ou l’influence de la personne dans ta vie quotidienne?

Je ne crois pas aux signes ou à la réincarnation. Donc, à mon grand regret, je ne sens pas sa présence, même si des fois, de façon contradictoire, je lui demande de me faire un signe… 

Pour son influence, il est trop tôt pour cette introspection, je ne veux pas réfléchir à ca. Mais je sais déjà que certaines de ses habitudes sont devenues miennes.

5. Comment la perte que tu as vécue a-t-elle influencé ta vision de la vie ou de tes relations?

C’est pareil, je pense qu’il est trop tôt pour voir des réelles modifications.

Mais, mon rapport à mes propres sentiments et ressentis a changé car le deuil nécessite d’être à l’écoute de soi et de se faire passer en premier. Mais en même temps ça permet de mieux comprendre les autres et d’être plus présent pour eux.

Pour l’instant ma vision de la vie en a pris un coup. Je n’avais jamais pensé que tout pouvait basculer, qu’on pouvait être aussi triste et perdue… Mais je reste confiante, la vie est belle et elle le redeviendra.

Et Nico sera toujours là pour me rappeler l’importance d’apprécier chaque seconde même celles qui semblent banales et sans intérêt. Car la vie ce n’est pas que les grands moments, loin de là!

Voilà, j’espère que mon témoignage pourra aider au moins une personne. En tout cas moi, ça m’a fait du bien, donc merci de m’avoir lu.

Merci beaucoup Fanny pour ce témoignage

Le témoignage d’histoire de deuil de Fanny t’a ému?

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