Partage d’histoire de deuil, par Caroline

Caroline a accepté de répondre à nos questions sur son histoire de deuil, et nous l’en remercions grandement! Son histoire est touchante. Partage-nous la tienne en nous écrivant en MP sur notre compte Instagram @ressort.eu.

Place au partage d’histoire de deuil de Caroline!

1. Quel deuil vis-tu aujourd’hui et comment te sens-tu en cette fin d’année 2025?

J’ai perdu Antoine, mon mari et père de mes 3 garçons (12, 8 et 6 ans) très subitement (arrêt cardiaque) à 45 ans. C’était début décembre 2024 après 22 années ensemble.

Je suis infirmière libérale. Donc toute ma vie professionnelle et personnelle a volé en éclats et a dû être revue étant donné que mon mari gérait les enfants lorsque je travaillais.

Cela va donc bientôt faire 1 an. La fin d’année ne va pas être facile à vivre pour nous entre l’anniversaire du décès et les fêtes de Noel. Mais je me sens plutôt mieux qu’après la rentrée de septembre qui a été très éprouvante psychologiquement avec l’impression de tout recommencer à zéro.

Mes enfants eux vont plutôt bien étonnamment après ce qui leur est arrivé. Mais ma psychologue me dit toujours : « vous allez bien donc ils vont bien ». Et je garde cette phrase en ligne de mire.

2. Quels sont les choses ou les souvenirs qui t’apportent le plus de réconfort en pensant à ton proche parti trop tôt?

Selon les périodes j’ai du mal à repenser à ma vie d’avant. Je pense qu’inconsciemment je me l’interdis pour ne pas me faire de mal. Mais par moment j’ai besoin de regarder des photos de lui, et surtout des vidéos pour entendre le son de sa voix.

Pour l’instant je ne ressens pas de réconfort en pensant à mon mari. Mes étapes de deuil font des allers retours.

Je suis juste très contente que nous ayons passé quelques beaux moments avec nos enfants cette dernière année. Cela nous laisse des souvenirs chaleureux.

3. Y-a-t-il des personnes, des activités ou des pratiques qui t’ont particulièrement aidé à traverser cette période?

Suite au décès et aux circonstances de son départ j’ai eu la chance d’être très rapidement prise en charge par une psychologue du CUMPS (centre d’urgence médico psychologique). Cela m’a énormément aidé.

Je continue à aller la voir. Et c’est le seul endroit et moment où je peux vider mon sac, me laisser aller, pleurer. Donc indispensable pour avancer.

J’ai aussi eu l’énorme joie d’avoir été plus que bien entourée par nos amis, nos familles dès les premières heures. Tous se sont organisé pour veiller sur nous, dormir à la maison, faire les repas, m’aider à organiser les obsèques, garder les garçons. A tel point que Louis, 11 ans à ce moment-là, a appelé notre maison « la maison du bonheur » alors qu’il venait de perdre son papa.

4. Y-a-t-il des moments particuliers où tu sens encore la présence ou l’influence de la personne dans ta vie quotidienne?

Malheureusement je ne ressens pas la présence de mon mari. Je ne vois pas de signes qui pourraient me faire dire « tiens c’est lui qui me l’envoie »… Je n’en suis peut-être pas encore là.

Je pense à lui très souvent et je parle de lui avec les garçons, même si eux parlent rarement de leur papa.

Des objets, des situations, des lieux de vacances me rappellent notre vie à deux puis notre vie avec les enfants, mais avec douceur et le sourire. Je ne suis plus en colère comme j’ai pu l’être au début.

5. Comment la perte que tu as vécue a-t-elle influencé ta vision de la vie ou de tes relations?

La perte de ma moitié m’a rendue plus forte encore que je ne pensais l’être.

Je suis fière d’arriver à m’en sortir malgré les conditions compliquées d’organisation pro et familiales.

Je suis contente d’avoir étonné mon entourage en ayant toujours gardé le sourire.

Je suis reconnaissante d’avoir des amis merveilleux et j’espère pouvoir être aussi présente et admirable envers eux.

Je souhaite profiter de la vie, elle peut être écourtée à n’importe quel moment, on l’a vécu. Donc j’aimerais emmener mes enfants plus souvent en week-end, passer des moments privilégiés, merveilleux, avec eux, visiter, découvrir, profiter au maximum mais ce n’est pas toujours évident entre la vie scolaire, professionnelle et les finances.

Je souhaite plus que tout que mes enfants soient heureux et bien dans leur peau. Que le décès de leur papa, dont ils étaient très proches, ne les marque pas indéfiniment. Qu’ils arriveront à vivre une belle vie malgré ce drame.

Merci beaucoup Caroline pour ce partage

L’histoire de deuil de Caroline t’a touché?

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