Partage d’histoire de deuil, par Amandine

Amandine a accepté de répondre à nos questions sur son histoire de deuil, et nous l’en remercions grandement! Son histoire est inspirante. Partage-nous la tienne en nous écrivant en MP sur notre compte Instagram @ressort.eu.

Place au partage d’histoire de deuil d’Amandine!

1. Quel deuil vis-tu aujourd’hui et comment te sens-tu en cette fin d’année 2024, début d’année 2025?

J’ai perdu mon papa, mon rayon de soleil, le 14 juillet 2023 des suites d’une leucémie. Il avait 60 ans.

En ce début 2025, je me sens plutôt apaisée. 

J’ai ressenti pas mal d’angoisse et de tristesse avec les fêtes de fin d’année mais voir mes proches m’a tout de même fait du bien. 

Je me concentre sur mes progrès pros et perso de ces derniers mois pour garder la force que j’ai en moi ; même s’il m’arrive bien sûr, qu’il y ait des journées plutôt tristes.

2. Quelles sont les choses ou les souvenirs qui t’apportent le plus de réconfort en pensant à ton proche parti trop tôt?

Je suis plus que reconnaissante et fière d’avoir eu mon papa comme père.

Quand je pense à lui quand il était en bonne santé, j’ai forcément le sourire aux lèvres : Il était tout le temps joyeux, il adorait siffloter et écouter des musiques à longueur de journée, nous raconter des blagues… Il avait le cœur sur la main. C’était quelqu’un avec un caractère doux et respectueux, profondément gentil… Un papa génial quoi ;). 

Quand je pense à lui, je pense à toutes les fois où il m’a aidé à me relever. Où il m’a soutenu, m’a aidé à relativiser, m’a prouvé qu’il avait confiance en moi, même lorsque je doutais de moi-même… Même si nous étions pudiques sur nos sentiments, j’ai toujours vu dans ces yeux qu’il était fier de moi. 

Parmi les souvenirs les plus beaux que j’ai, ce sont forcément quand nous partions en vacances dans les Pyrénées pendant l’été et que mon père adorait par-dessus tout cet endroit. Mais aussi quand nous bricolions ensemble dans le jardin et la maison. C’était mes activités favorites avec lui et j’étais fière de lui donner un coup de main (et j’adorais ça !)

3. Y a-t-il des personnes, des activités ou des pratiques qui t’ont particulièrement aidé à traverser cette période ?

J’ai la chance d’avoir un compagnon très à l’écoute et à qui j’ai beaucoup parlé/parle de ce que je ressentais/ressens (la colère, la tristesse, l’incompréhension, les souvenirs…).  

Dès les premiers jours après son décès, j’ai tenu un carnet où j’écrivais tout ce que je ressentais. Je n’écris plus autant dedans aujourd’hui mais il m’arrive de l’ouvrir et de relire les pensées que j’avais écrites.

J’ai aussi commencé une note sur mon téléphone où je me remémore des souvenirs avec lui, certains qui sont bien ancrés et d’autres qui me reviennent comme des flashs (surtout des souvenirs très lointains) et que je ne veux surtout pas oublier.

De plus, j’ai créé une playlist de musiques qu’il adorait ; et quand j’ai un coup de blues je l’écoute.

Enfin, j’ai fait un dessin de lui aussi pour le mettre sur nos fonds d’écrans de nos téléphones (photo ci-dessous).

Le jour de ses obsèques, la montre que lui et ma mère m’avaient offerte quelques années auparavant s’est arrêtée. J’ai pris cela comme un signe. Depuis, dès que je vais faire une activité quelque part, ou que je vois ma famille… Bref dès que je fais quelque chose qui me tient à cœur, je porte la montre ou je la mets dans mon sac, comme si j’emmenais mon père faire quelque chose avec moi. Et ça m’aide à me dire que je continue de “partager des moments” avec lui.

4. Y a-t-il des moments particuliers où tu sens encore la présence ou l’influence de la personne dans ta vie quotidienne ?

Bien sûr. Je le fais vivre à travers moi chaque jour. J’entends tous les jours sa voix, son rire, son sifflotement, ses blagues, je vois son visage et ses expressions… J’ai tous les jours des pensées pour lui.

Parfois, quand il m’arrive quelque chose de positif, ou un événement… Je me dis que c’est lui qui me porte chance. 

J’interprète des choses comme si c’était des signes venant de sa part.

Dès que je croise une heure miroir (chose qui m’arrive énormément depuis son départ), je pense à lui.

Je sais qu’il a toujours une bonne influence sur moi. Et qu’il y aura toujours une part de lui qui vivra en moi : de par les valeurs qu’il m’a apprises, les mimiques de lui que je reproduis, ses expressions,… 

5. Comment la perte que tu as vécue a-t-elle influencé ta vision de la vie ou de tes relations ?

Depuis son décès, ma vision de la vie a énormément changé. 

Il y a quelques années, j’étais une jeune fille qui manquait cruellement de confiance en elle, très pessimiste envers la vision que j’avais de moi et de la vie.

Maintenant, je me pose moins de questions sur tout et sur rien : j’agis.

Je m’écoute beaucoup plus et je prends les choses avec beaucoup plus de recul. Je me fais confiance, j’entreprends… Alors je fais ce qui me fait envie comme si ma vie pouvait s’arrêter demain. Je ne veux pas avoir de regrets et surtout, j’accorde beaucoup moins d’importance au jugement/regard des autres.

Dans mes relations: je suis très attachée aux personnes qui sont là pour moi et en lesquelles je peux avoir confiance, mais je ne m’attarde plus sur ce(ux) qui n’en vaut (valent) pas la peine.

Merci beaucoup Amandine pour ce témoignage

L’histoire de deuil d’Amandine t’a inspiré?

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